Le Cheval au service de la communication et de l’efficacité des hommes dans les organisations

Il y a quelques mois, un encadré publié dans Courrier International faisait état d’une dimension particulière de la formation à l’intérieur de la Manchester Business School qui pouvait apparaître insolite, voire inconcevable pour certains : Il s’agissait d’effectuer une partie de la formation en management avec la contribution de chevaux.
Publication de H. Dufau et B. Piazza

Cheval et communication

Hélène Dufau et Bernard Piazza, « Le cheval au service de la communication et de l’efficacité des hommes dans les organisations », Communication et organisation [En ligne], 23 | 2003, mis en ligne le 01 avril 2012, consulté le 03 mai 2015. URL : http://communicationorganisation.revues.org/2849

Résumé : « Mettre quelqu’un en interaction avec des chevaux c’est pour qui connaît les modalités du comportement éthologique et de communication de ce dernier, se donner le moyen de constater chez son partenaire humain un ensemble de réactions qui ont trait à la maîtrise des émotions, du mental, des qualités de leadership. Les organisations peuvent tirer parti de ces possibilités pour identifier le potentiel et les blocages de communication qui peuvent affecter leurs cadres […]»

La publication de H. Dufau et B. Piazza analyse l’utilisation des relations homme-cheval dans 3 domaines :

  • Le Leadership
  • Le contrôle du mental
  • Le contrôle émotionnel

J’en reprends ici quelques éléments qui me paraissent essentiels :

« Pour qui connaît les relations entre l’homme et le cheval, il y a finalement une dimension très logique dans l’emploi de ces dernières pour cerner certaines des qualités de l’homme que l’on va faire agir en milieu de travail, et pour déceler certaines attitudes intérieures, pour lesquelles le cheval pourra servir de détecteur sincère et non ambigu, pour peu que l’on exploite certaines de ses caractéristiques comportementales. »

Le leadership : « un leader humain susceptible de convaincre le cheval est une personne capable de maîtriser son mental, ses réactions émotionnelles et ses comportements physiques, lorsqu’elle se trouve en position d’autorité (chercher à obtenir quelque chose d’un partenaire) ».

« Atteindre un état efficace de leadership se traduit par :

  • un dégagement d’énergie physique (couplé ou non à des mouvements),
  • la capacité à mettre en place des stratégies, de les adapter ou d’en changer en cas de besoin, et d’autoévaluer son action,
  • la persévérance dans l’acte commencé,
  • le contrôle d’émotions négatives comme la peur, la frustration, la colère,
  • le contrôle des projections et suppositions négatives comme le découragement, la tentation d’abandonner la partie,
  • au contraire, la capacité de positiver qui, amène au « dépassement de soi ».

Le leadership se fonde par conséquent sur une intégration harmonieuse des réactions physiques et du contrôle émotionnel et mental. »

« Des contacts modulés avec le cheval (qui recherche par nature le leadership) en fonction de chaque personne, permettent de mettre en évidence les qualités de confiance et de maîtrise de soi des individus, leur capacité de maîtrise mentale et émotionnelle, voire leurs dispositions inconscientes d’agressivité, de bienveillance ou de mollesse… »

« Ce n’est plus la partie réflexive et intellectuelle de l’humain qui se trouve mise à contribution dans ce processus, mais la partie émotionnelle et affective de l’individu (dimensions du plaisir, de l’angoisse, de la colère, de l’amour et de la haine), gérée par le cerveau limbique, avec laquelle le cheval entre en résonance »

« On peut donc organiser des activités expérimentales, fournir une aide ou non, donner des consignes, et observer le comportement de la personne. Est-elle sous la coupe de ses émotions, ou capable de dépasser ces dernières pour entendre, comprendre, et appliquer les consignes reçues, et percevoir les signaux émis par son ou ses partenaires. Le travail peut être révélateur, qu’il soit à pied, en longe, monté, ou en liberté… »

Le contrôle du mental : « Contrôler son mental, cela veut dire être capable à la fois d’employer à bon escient ses connaissances sur l’homme et les situations, mais également l’état d’esprit dans lequel on le fait. Ce sera par exemple ne pas agir en prédateur qui cherche à « coincer » son partenaire, ne pas agir pour la galerie, ne pas chercher le succès, c’est-à-dire être modeste, humble (mais pas humilié), être naturel, progressif, et positif. En fait, il s’agira d’exercer sa capacité d’auto-évaluation en toute tranquillité, ne pas prendre mais demander […] affirmer sa demande et ne laisser aucun doute sur sa détermination à l’obtenir ».

Le contrôle émotionnel « Permet de ne pas se laisser submerger par des émotions telles que la peur, la colère, la frustration, qui surgissent parce qu’on ne réussit pas ce que l’on vient d’essayer »

« Le cheval est un être vivant, extrêmement sensible, on l’a vu, aux micromouvements, aux attitudes corporelles, à ce qui s’affiche sur le visage, aux mimiques, car ce sont ces éléments qui lui servent naturellement à gérer ses relations sociales dans le groupe. »

Coaching facilité par le Cheval

Ils parlent de leur expérience 

Anne-Gabrielle Planchard
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