Xénophon (Vème siècle avant J.C.)
Coaching ? Cheval ?
Le potentiel thérapeutique du cheval a été identifié très tôt dans l’histoire de l’humanité.
Le coaching se positionne dans les métiers de la relation d’aide et n’a pas d’ambition thérapeutique, ce qui le différencie notamment de la psychologie. Pour autant, le coaching découle d’une approche intégrative et tire sa substance d’une transversalité où figurent en particulier les psychologies humanistes, systémiques et sociales.
Pour nourrir cette transversalité, le coach est amené à se tenir continuellement au courant des évolutions de son métier et à rester en veille sur ce qui se fait afin de pouvoir éventuellement enrichir sa pratique et faire évoluer son activité. Dans cette optique, certains coachs se sont intéressés aux différentes activités mettant en jeu le cheval :
- Les activités équestres de loisirs : avec l’approche complémentaire de l’enseignant qui intègre la gestion de l’état interne de ses cavaliers dans sa pédagogie afin d’en limiter les répercussions sur le comportement du cheval et favoriser ainsi la progression du couple cheval-cavalier.
- Les sports équestres de haut niveau : avec la préparation mentale du cavalier sportif, qui présente pour spécificité d’être en relation avec un animal hyper-sensible aux émotions que son cavalier véhicule.
- Le développement de l’équitation éthologique : et l’approche relationnelle qu’elle met en exergue. La relation harmonieuse homme-cheval est atteinte quand l’homme comprend ses propres schémas de fonctionnement et reconnaît le cheval comme être vivant à part entière.
- L’introduction du cheval dans le domaine du soin et les bienfaits tant physiques que psychiques qui en résultent.
Chacune de ces pratiques met en avant l’extrême sensibilité du cheval dont les réactions retranscrivent avec finesse la relation qu’il entretient avec l’homme. Cette spécificité constitue une approche intéressante pour le coach et l’utilisation du cheval est venue enrichir sa pratique.
L’utilisation du cheval est envisagée ici comme l’un des nombreux vecteurs facilitant la mise en œuvre de la relation d’aide : Il s’agit ici d’accompagner le développement et l’évolution du coaché dans le respect de son identité propre et dans la valorisation de ses capacités à trouver ses propres solutions et à se positionner dans ses relations aux autres et à son environnement. L’expérience des acteurs et les retombées positives constatées, justifient l’utilisation du cheval par un coach pour faciliter sa démarche de coaching.
Le cheval est souvent utilisé dans des actions de formation-conseil ou sous une appellation générique de « coaching par le cheval ». De nombreuses autres appellations couvrent des approches, des techniques et des cadres d’utilisation très disparates : « équi-coaching », « développement personnel par le cheval », « bien-être par le cheval », « hypo-coaching », ou encore « coaching facilité par le cheval » et « Horse coaching ». L’utilisation d’une appellation ne semble pas liée à une différence de concept, de pratique, ou d’objectifs poursuivis mais reflète surtout la sensibilité et l’affinité des acteurs pour un terme plutôt que le positionnement revendiqué d’une approche spécifique.
Pour moi, l’acronyme de CfC pour « Coaching facilité par le Cheval » me paraît le plus représentatif de l’intégration du cheval dans un processus professionnel de coaching.
Le symbolisme véhiculé par le cheval
De nombreux rôles et dons magiques ont été associés au cheval à toutes les époques et dans toutes les régions du monde où les populations humaines se sont trouvées en contact avec lui, faisant du cheval l’animal le plus symboliquement chargé, avec le serpent .
Les chevaux mythiques et légendaires possèdent souvent des pouvoirs merveilleux comme celui de parler, de traverser les eaux, de se rendre dans l’Autre monde, les enfers et le ciel, ou de porter un nombre infini de personnes sur leur dos.
Dans le mythe du centaure, le cavalier cherche à faire corps avec sa monture alliant ainsi l’instinct animal et la force à l’intelligence humaine. Cette harmonie des instincts et du moi, est le signe d’un mariage parfait du corps et de l’esprit, de la force et de la sagesse.
Du point de vue de la psychanalyse et de C.G. Jung en particulier, le cheval est le symbole du psychisme inconscient, non humain c’est-à-dire animal, une part de nous qui réside principalement dans l’ombre de l’inconscient. Cette part est associée partiellement à nos pulsions instinctives, souvent en conflit avec notre Moi « éduqué », formaté dans des croyances familiales, culturelles et religieuses.
Le cheval, social et curieux par nature
Le cheval possède un instinct grégaire au même titre que l’homme. Les chevaux ont une structure de groupe en réseau, privilégiant la cohésion sociale. Dans son milieu naturel et au sein de sa harde, le cheval évolue sur le mode de la coopération, chaque membre y étant reconnu et jouant un rôle, en particulier dans la détection des prédateurs. Il présente la propension à se rallier à un leader pour autant que ce dernier gagne sa confiance et soit cohérent dans ce qu’il véhicule. Son aptitude à s’intégrer, à vivre en harmonie avec le groupe et selon ses règles repose sur sa capacité d’écoute et son empathie naturelle qui en font un animal extrêmement sociable et bienveillant.
Ces caractéristiques du cheval naturellement sociable, bienveillant et curieux, facilitent son intégration dans le cadre d’un processus de coaching avec mise en place d’une relation collaborative entre le coaché et le cheval : il n’y a pas besoin que le coaché possède des compétences techniques ou théoriques sur l’animal en lui-même pour que la rencontre « fonctionne ».
Anne-Gabrielle Planchard
Actualités du Coaching, Citation de la semaine